"Lorsque l'amour sera mort" : la Sécurité routière vise une nouvelle fois la pratique de la moto

C’est à l’Elysée-Biarritz, au centre de Paris, qu’a été projeté le nouveau court-métrage de la Sécurité routière en avant-première, en présence du nouveau délégué interministériel à la Sécurité routière.

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La forme est incontestablement au rendez-vous avec ce quatrième court-métrage sorti ce mardi 5 mai par la Sécurité routière. Avec Eric Zonca à la réalisation, Pascal Elbé et Elodie Bouchez devant la caméra, le film de 5 minutes est extrêmement bien interprété (n’oublions pas les enfants Gianni et Enzo Tomasini, vu dans Baby-Sitting) et au final très touchant. Mais un film de la Sécurité routière véhicule un message, et c’est bien là que le bât blesse. Le message est une nouvelle fois culpabilisant pour tous ceux qui pratiquent la moto, et cela ne va pas beaucoup plus loin, même si la réalisation est très subtile.

Securité routière

Le nouveau délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe, était présent et nous l’avons interpelé sur le fond culpabilisant de ce film, dont il n’est pas à l’origine mais qu’il défend avec vigueur. « Je trouve franchement qu’il n’y a pas de message anti-moto dans ce film. Je me sens à l’aise, parce que je suis moi-même motard. Je roule en gros scooter, mais j’ai le permis moto, mon adjoint aussi d’ailleurs. Le message dans le film s’adresse aux motards pressés. Et on s’adresse à eux parce qu’en ce moment, ce sont les motos qui vont sortir le plus. C’est quand il fait beau qu’il y a le plus de risques d’ailleurs […] Quand j’ai fait une heure sur le périph, j’ai parfois l’impression d’être un survivant. C’est dangereux la moto, on le sait, soyons honnêtes. Franchement, j’ai fait 60 000 km en deux-roues en région parisienne, les pires trucs que j’ai eus, c’est de la part de certains motards. Mais j’en fais quand même parce que je suis prudent, parce que j’ai appris à piloter, parce que je n’ai pas d’oreillettes, parce que je ne bois pas. Mais si on slalome et qu’on ouvre les gaz, on risque beaucoup plus en moto qu’avec un autre véhicule. En grosses cylindrées, on a 24 fois plus de chances (sic) de mourir au kilomètre parcouru […] On ne peut pas se satisfaire de ce bilan […] Moi je le sais, donc je conduis en conscience. Donc faîtes conduire vos lecteurs en conscience. » Avis à ceux qui n’auraient pas conscience que la moto est une activité risquée…

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David Dumain



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4 commentaires sur cet article
  1. Le blabla habituel d’un politique qui se dit motard mais roule en scoobite en région parisienne.

    C’est sûr que culpabiliser les motards coûte moins cher que moderniser un réseau routier dangereux pour les 2RM. Par contre est-ce aussi efficace ?…

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  2. S’il n’y avait pas eu une route pourrie entre Vieille-Brioude et Langeac,je n’aurais pas perdu le contrôle de ma moto ancienne (amortisseurs pompe à vélo) et je suis heureusement tombé côté falaise car de l’autre côté on entendait l’Allier mais on ne la voyait pas…Conduire sur le réseau secondaire tient parfois de la loterie comme sur le « périph »,pas à cause des « autres »mais à cause des infrastructures routières désastreuses.Les personnes d’un âge certain sont des « bombes à retardement » sur les routes,on ne sait jamais quand elles vont faire l’irréparable pour elles ou pour les autres.Pour ma part,j’ai décidé d’être un nouveau motard,à 63 ans,en me mettant au Scrambler…
    Bonne route à toutes et tous et attention aux autos (ce que je dis toujours à mes potes),les gravillons vont aussi repousser sur les routes comme les fleurs dans les champs,les bouses de vaches sur les communales etc…

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  3. DE VUYST B

    « Je roule en gros scooter, mais j’ai le permis moto… » en même temps, s’il roule en « gros » scooter, il l’a forcément… Bref,
    Mais de là à se qualifier de motard, et à sous entendre qu’il connaît donc …
    Personnellement, j’aime l’idée suivante « Je sais une chose : c’est que je ne sais rien » et la moto invite à la modestie à tout niveau… or là … au vu du discours…

    Le scooter est un moyen de transport… la moto un art de vivre…

    Oui, il existe des trolls à moto (si si) ,
    De même qu’il en existe avec quatre roues,
    Mais une fois de plus… les motards sont considérés comme des délinquants dans ce beau pays qu’est la France…
    La prévention motarde devrait prendre en compte les éléments suivants :
    – Faciliter les stages de conduite (circuit de manœuvres, de vitesse) pour les motard, et ce régulièrement après l’obtention du permis (déduction du cout dans les impôts 🙂 )
    – Meilleure prise en compte de notre situation dans les environnements routiers
    – Prévention auprès des autres usagers (Ex. une mesure intéressante serait que chaque candidat au permis voiture doivent être passager d’une moto durant 1h au moins, histoire de se rendre compte)
    – Disposer d’interlocuteur MOTARD auprès des entités de prévention routière (à l’époque, en Belgique, ce rôle était tenu par l’un ou l’autre motard charismatique de la gendarmerie — Mr Sécurité)
    Le discours passe toujours mieux lorsqu’il est tenu par des personnes ayant une légitimité en la matière…

    Cela serait certainement plus efficace et ludique qu’une vidéo…

    @bon entendeurs…
    Gaaazzzz

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  4. Si le nouveau délégué ne comprend pas ce qu’il y a de culpabilisant dans ce spot, ni la mauvaise image qu’il donne des motards – encore des énervés de la poignée qui roulent n’importe comment – alors c’est qu’il est soit de mauvaise foi, soit un peu limité intellectuellement. Bref, cela n’augure rien de bon pour la suite. Par ailleurs, est-il bien intelligent de s’en prendre une nouvelle fois aux motards, alors que c’est une des rares catégories pour laquelle la mortalité routière est orientée à la baisse depuis plusieurs années ?

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