HFR : une association pour redonner goût à la moto

Handi Free Riders est une association créée par Stephane Paulus et Kevin Simonato qui a pour but de faire remonter d’anciens motards maintenant handicapés sur des motos de piste. Interview.

C’est sûrement un sujet trop peu abordé : les blessés de la route. En l’occurrence, ces motards qui ont été victimes d’un accident et qui sont maintenant handicapés et qui souhaitent remonter sur des motos. C’est le but de l’association Handi Free Riders qui vise les motards ayant eu un accident de la vie et qui veulent retrouver goût à la moto sur piste.

Tu as créé l’association HFR en collaboration avec Kevin Simonato ?

« L’idée est partie de moi, mais comme on ne fait rien tout seul, j’ai proposé à Kevin de me rejoindre dans l’association, en tant que secrétaire. Comme il était en phase de rééducation, ce poste l’occupait et lui permettait de penser à autre chose en attendant de retrouver du travail. 

D’ailleurs, c’est le premier membre de l’association qui a reçu sa licence d’entrainement et il sera le premier à rouler avec sa propre moto l’année prochaine. Il est en train de se faire une Daytona 675 sur mesure, et ça lui donne l’envie de continuer. »

Tu es paraplégique depuis 11 ans et te redonnes à fond pour la moto depuis 4 ans. Ça t’a fait quoi de remonter sur une moto ?

« Comment je pourrais expliquer cela, c’est tellement particulier. Ça faisait partie de moi et c’était un manque que je ressentais. Aujourd’hui je vis ma passion à fond et me sens motard à nouveau. Je suis épanoui. Au quotidien je suis bien dans mes baskets et grâce à la moto sur circuit je suis épanoui à 100 %. C’est une manière de s’évader et d’aller chercher du plaisir dans le sport. Je tiens d’ailleurs à remercier tous mes partenaires sans qui je n’en serai pas là aujourd’hui. (Espace moto 95, EMC, Pirelli, Brembo, Bihr, LS2, Googass, HQP sellerie, 16 000 tours et Cosmic Grafic) »

Kevin Simonato (à gauche) et Stéphane Paulus (à droite), les créateurs de l'association Handi Free Riders).

Kevin Simonato (à gauche) et Stéphane Paulus (à droite), les créateurs de l’association Handi Free Riders). (Photo DR)

De quelle manière HFR se développe ?

« Tout d’abord, nous avons créé une page facebook qui est gérée par Julie Marchand. Elle aussi est paraplégique et a voulu s’investir dans l’aventure Handi Free Riders. Pourtant, c’est une personne qui ne connaissait pas du tout le monde de la moto, mais qui s’y intéresse depuis que nous nous sommes rencontrés aux X-Roadster au moins de juillet.

Le projet lui a plu et lui a même donné envie de faire un tour de moto en tant que passagère, donc maintenant à nous de l’aider à réaliser ce souhait. Surtout que grâce à son travail la page facebook marche bien puisque nous avons déjà plus de 1 700 fans. 

Le site internet est d’ailleurs en construction et devrait être mis en ligne d’ici janvier 2015, histoire de bien débuter l’année. »

Quels sont les projets de HFR ?

« On croise les doigts. Logiquement, nous allons avoir les fonds afin d’acheter un quad ainsi qu’un camion l’année prochaine. L’idée de l’association est de ré-initier les motards, j’insiste bien sur le terme motards, qui ont eu un accident de la vie (donc pas forcément de la route) ayant à présent un handicap.

Les personnes qui ont un handicap, quel qu’il soit, et qui veulent refaire de la moto, peuvent se tourner vers HFR pour faire leur premiers tours de roue avant d’acheter une moto à réadapter en fonction de leur handicap pour revivre leur passion comme ils le faisaient avant leur accident.

Cependant, on ne pourra pas initier des personnes qui ne faisaient pas de moto avant. Il faut tout de même avoir des bases pour se lancer dans ce type d’aventure. »

Comment aller vous gérer la peur des anciens motards ?

« Avant de les remettre sur une moto, nous allons tout d’abord les faire évoluer sur un quad. C’est une manière de leur faire retrouver l’équilibre, même si c’est différent de la moto puisqu’il y a 4 roues. Mais c’est une façon d’avoir de nouveau un guidon entre les mains, de pouvoir remettre du gaz, ou encore d’apprendre à passer les vitesses via un shifter. C’est une manière de se sentir libre comme on peut l’être à moto »

Quel message voudrais-tu faire passer aux motards handicapés qui aujourd’hui n’osent plus penser à la moto ?

« La vie continue, et il faut simplement adapter ses objectifs au mieux »

Malgré le fait d'être paraplégique, Stéphane Paulus vit à fond sa passion pour la moto.

Malgré le fait d’être paraplégique, Stéphane Paulus vit à fond sa passion pour la moto. (Photo DR)

 

Cindy Belpalme



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8 commentaires sur cet article
  1. Bonjour, j’aimerais savoir se fond les passages de vitesse si il y’en a bien sur, je suis intrigué part sa 🙂
    merci

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  2. Deglatigny Dominique

    bonjour

    je viens de parcourir votre article qui j’avoue me met du baume au coeur

    ma question est simple: suite a un accident de moto en 2010 j’ai perdu quasiment l’usage de mon épaule droite, disons qu’elle fonctionne dans l’amplitude mais n’a plus aucune force (obliger de demander de l’aide pour ouvrir un opercule en alu sur un pot de riz au lait) bref je suis en train de me séparer de ma moto (que j’avais conserver jusque la dans l’espérance de remonté dessus un jour)

    avez vous une solution pour moi?

    Cordialement

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  3. Vous êtes des gars formidables,redonner la sensation,les vibrations à une personne qui pensait que leur passion était anéantie à cause d-un accident tel qu’il soi.La hargne,la rage des centimètres cubes tout un ensemble de gagne vont payer.Je vous souhaite plein de bonheur.

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  4. Respect les gars, c’est beau ce que vous faites!

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  5. super bravo !!!

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  6. wouhaw bravo les mecs c est super de permetre de continuer l envie de rouler apres sale chute.
    continué la passion le vaut et on sait pourquoi.
    seba liege

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  7. avec levier sur selecteurs vitesses j ais vu cela sur un quad par un qui ne voulait pas lacher le guidon apres sale crash

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  8. Sandrine RUBAN

    Vous ai rencontre avec émotion au circuit Carole la semaine dernière………..
    En effet, la moto reste pour moi ma PASSION et mon moteur quotidien, malgré l’ accident qui m’a rendu invalide il y a 21 ans.

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