Edito : Le Commandeur

A lire dans Moto Journal, ce jeudi 17 janvier en kiosque.

Les camions ont été bien durs avec nous. Hailwood pour commencer, Coluche et aujourd’hui Jean-Claude Olivier. Tous trois tellement grands et puissants que seuls des poids lourds pouvaient stopper la trajectoire de ces motards géants.

Jean-Claude Olivier, c’était la statue du Commandeur veillant sur la moto en France. La pugnacité faite homme, avec cette humanité désarmante pour ceux qui voulaient s’opposer à lui. Capitaine d’industrie visionnaire, JCO – JOC pour les très intimes – avait construit sa légende à coups d’exploits sportifs, usant de tout son talent et de sa carrure pour mettre cela au service de la marque qu’il avait embrassée, Yamaha. Yamaha , c’était lui, et lui, c’était Yamaha. Monsieur Olivier avait choisi sa cause. Il s’y était épanoui comme personne et tous azimuts, exerçant ce que mon illustre prédécesseur Jacques Bussillet appelle un « joyeux sacerdoce ». Ce « moine-soldat », pour reprendre l’expression de « Bubu », avait poussé sa chance jusqu’à jouer la victoire sur le redoutable Paris-Dakar, qui lui a échappé de peu en 1985. Ironie du sort, c’est au moment où les hommes de la marque aux diapasons occupaient la tête du toujours mythique rallye désormais exporté en Amérique du Sud, que JCO s’en est allé, rappelant à un Peterhansel en lice pour sa dixième victoire qu’il avait conquis les premières avec deux roues de moins et un maître habillé de bleu.

Monstre d’exigence et de travail, Jean-Claude Olivier incarnait la réussite à l’ancienne (même s’il n’ignorait rien des cours de la bourse), celle acquise à la force du poignet, à la sueur du front. Rien ne manquait à sa légende, pas même la modeste camionnette des débuts. Ses exploits sportifs n’ont pas été des mises en scène et il s’est même permis d’être un homme droit. Ce qu’il nous laisse, au-delà de la tristesse de sa brutale disparition, est le souvenir d’un cœur vaillant et un immense espoir : celui qu’à moto, rien n’est impossible.

David Dumain, rédacteur en chef
Photo : Yud Pourdieu Le Coz



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1 commentaires sur cet article
  1. circuit paul-ricard

    tiens, la v-max derrière lui: c’est pas JCO qui avait fait le forcing pour qu’on ait miss v-max en France, alors qu’au départ elle était faite pour les USA ? ou je confond avec un autre modèle…..

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