Edito : Manchons empereurs

Quand le tranchant Couteau, Olivier de son prénom, s’est mis en tête de se distinguer pour rejoindre la concentration hivernale des Eléphants en Germanie (le vocabulaire d’une autre époque se prête bien à ce genre de rassemblement), il n’a rien trouvé de mieux que de porter son choix sur la moins adaptée des motos, quoique germaine aussi : la BMW S 1000 RR. Et pour éviter l’onglée, de lui greffer une paire de manchons, façon subtile d’enlaidir sa sportive pour se faire accepter au cœur de l’ancien empire des Habsbourg, annexé le temps d’un week-end par des motards peu soucieux de paraître distingués.

Si aucun essayeur ici-bas n’y coupe à un moment ou un autre, je vous fiche mon billet que peu de motards ont eu l’opportunité de fourrer leurs avant-bras dans ces fameux manchons. Souvent associés aux tabliers qui font le bonheur des scootéristes – aussi peu soucieux de l’esthétique que des Prussiens en campagne – les manchons en question peuvent maintenant être chauffants (!) ainsi que nous avons pu le vérifier sur l’une de nos montures de l’Hivernale. On n’arrête pas le progrès, sauf qu’en contrepartie, ils n’étaient point étanches, hélas. Après une sévère rincée sur la côte d’Azur (si !), l’humidité associée à la chaleur produisait au guidon un tel cocktail que pour enfiler et retirer mes gants spongieux, je n’ai eu d’autre parti que de recourir aux gants jetables – et gratuits insisterait le site lesradins.com – d’une station-service.

Couteau, un poil émoussé (et sentant le feu de bois), n’a pas non plus apprécié les siens, pas étanches non plus et même pas chauffants. Mais ils avaient le mérite d’être moches…



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