Kawasaki s'impose pour la seconde fois consécutive aux 24 Heures du Mans

(Photo © Eric Simon)

Des essais animés

Pour cette 34e édition des 24 Heures du Mans, on attendait un duel entre le Sert vainqueur du Bol d’or et la BMW Motorrad France numéro 99, en tête du mondial d’endurance. C’était aller un peu vite en besogne que d’oublier les vainqueurs de l’an dernier sur Kawasaki, le trio Da Costa-Leblanc-Four, d’autant que dès la première journée d’essais libres de la longue semaine des 24 heures du Mans, le chef de file de la Suzuki numéro 1, Vincent Philippe, chutait lourdement et se brisait la clavicule. L’appel d’air créé par le forfait du leader, auquel s’ajoutait celui de Freddy Foray, blessé aussi, allait donner lieu à d’intenses tractations sur le paddock du circuit Bugatti (Dietrich, remplaçant sur la Kawa officielle, était logiquement pressenti) mais aussi jusqu’aux quatre coins de la planète (Blake Young aux USA, Kagayama au Japon), aboutissant pour finir au transfert depuis le box voisin du jeune Baptiste Guittet du Junior Team au Sert.

Au milieu de ce remue-ménage et sous un soleil radieux qui n’allait pas quitter le circuit Bugatti de la semaine, Erwan Nigon allait claquer dans la première des deux séances qualifs un chrono record en endurance au guidon de la Béhème officielle : 1’36.950. Autre phénomène des qualifs, Loris Baz en remplacement de Gwen Giabbani, s’est rapidement fait au gros réservoir de la Yamaha du Yart en parvenant à signer un 1 :37 :514 pour sa première participation.

Une course incroyablement rapide

A 15 h pétantes comme le veut la tradition, les pilotes s’élançaient et d’emblée une bataille de titans s’engageait entre la Kawasaki n° 11 et la Suzuki n° 1 avec Da Costa et Delhalle, suivis à distance par Baz au guidon de la Yamaha n° 7. La Yamaha que l’on attendait aux avant-postes, celle du GMT 94, ira rapidement au tapis avec David Checa après seulement sept minutes de courses. Ce qui a fait prendre un retard d?une vingtaine de minutes à l?équipe, avant que Matthieu Lagrive ne chute à nouveau au freinage du Garage Vert. Les Bleus repartiront cependant, avant qu’une trace d’huile dans la Dunlop n’envoie à nouveau Lagrive au tapis dans la très rapide courbe Dunlop à la nuit tombée. De nombreuses chutes sont à noter au début de la course : celle de Bruce Rulfo sur la Suzuki n° 38, celle de Matthias Kipp sur la Honda FMA n° 109, celle de Grégory Fastré à bord de la BMW n° 13, mais aussi la Yamaha n° 41 conduite par Cyril Brivet, ou la BMW n° 93 pilotée par André Lussiana (toute la famille ira au tapis mais finira la course, d’ailleurs).

La nuit fut plus sage, avec une seule intervention du safety-car en raison de l’huile laissée sur la piste par la Kawasaki n° 24, qui aura raison de la détermination du GMT, on l’a dit, mais qui, plus grave, entraînera la chute de Timo Paavilainen sur la Suzuki n° 65, transporté avec trois vertèbres fracturées à l’hôpital. C’était vers 22 h 15 et trois heures plus tard, les secours évacuaient le corps sans vie d’un jeune homme tombé des tribunes dans la voie des stands. Un drame qui secouera plusieurs équipages témoins de la scène?

Pour revenir au sport, la bataille acharnée tout au long de la course entre la Suzuki n° 1 et la Kawasaki n° 11 tournera finalement à l’avantage de ces derniers, malgré l’expérience de Dominique Méliand contraint de procéder à un retour aux stands pour un problème de selle baladeuse?

Julien Da Costa, Grégory Le Blanc et Olivier Four remportent donc pour la seconde fois consécutive les 24 Heures du Mans au guidon de la Kawasaki n° 11, qui signe sa dixième victoire dans la Sarthe en établissant au passage un nouveau record avec 834 tours de circuit. On retrouve donc en seconde place la Suzuki numéro 1 du trio Delhalle/Guittet/Sakaï, puis en troisième position la Monster Yamaha YART n° 7 dont les pilotes, épuisés, se sont réjouis d’un tel résultat surtout après la chute de Loris Baz dans son deuxième relais. Quant à la BMW Motorrad France 99, victime de problèmes mécaniques, elle finit 7e et cède sa place de leader du mondial à la Suzuki pour 9 petits points.

Dans la catégorie Superstock, la victoire de la Suzuki du team Motors Events de Vincent Bocquet, William Grarre et Matthieu Ginès leur accorde également le titre en coupe du monde, grâce aux difficultés rencontrées par la BMW n° 13 du team Van zon Boenig. Les places sur le podium furent âprement disputées tout au long de ces 24 Heures et finalement la Kawasaki du Maccio Racing Team avec Fred Moreira, Axel Maurin et Lionel Richier montera sur la seconde marche et le Junior Team finira troisième avec Cédric Tangre, Loïc Napoleone et Julien Enjolras.

A noter que quinze abandons « seulement » ont été enregistrés, ce qui constitue un record de motos classées de 39 (2 sont arrivées hors-classement).

Manon Heinen et David Dumain



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1 commentaires sur cet article
  1. et m dumain il a fait quoi ?

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